28/01/2023 Musée de Cluny Orfèvrerie et émail
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Antependium (Devant d'autel) de la cathédrale de Bâle. Or repoussé sur âme de chêne. (1025-1022)
Devant d’autel de la cathédrale de Bâle
Allemagne - Début 11e
Or repoussé et estampé sur âme de chêne, gemmes perles verroteries
Provenance : trésor de la cathédrale de Bâle
Cet antependium ornait la face antérieure d’un autel. Sur un fond décoré de rinceaux végétaux peuplés d’oiseaux et de quadrupèdes, cinq arcades abritent le Christ entouré des trois archanges Michel, Gabriel et Raphaël et de saint Benoît (fondateur de la règle des moines bénédictins), glorifié par l’inscription. Aux pieds du Christ se prosternent l’empereur Henri 2, qui commanda cet antependium pour la cathédrale de Bâle et son épouse, Cunégonde : cette œuvre exalte le Christ mais aussi l’empereur, son lieutenant sur terre
Technique du repoussé, technique qui consiste à mettre en forme la plaque de métal à partir du revers.
Diverses Châsses dont la châsse des Rois mages Limoges (vers 1200). Cuivre champlevé, gravé, ciselé, émaillé et doré sur âme de bois
Les émaux de Limoges
Châsse des Rois mages - Limoges – vers 1200
Cuivre champlevé, gravé, ciselé, émaillé et doré sur âme de bois
Cette châsse représente la chevauchée des Mages et l’Adoration des Mages en présence d’un ange.
Cette châsse est remarquable par sa palette de couleurs et la
finesse de sa ciselure, visible par exemple sur les croupes des chevaux.
Les techniques d’émaillage des ateliers limousins
La technique des émaux dits champlevés consiste à placer l’émail dans des alvéoles, ou « champs », creusés dans une plaque de cuivre.
Tout d’abord, les figures émaillées se détachent sur un fond doré, lisse ou vermiculé (orné de fins rinceaux gravés).
Vers 1180-1190 se développe un parti inverse : figures en réserve (non émaillées) avec des têtes d’applique rapportées sur un fond émaillé. Plus rapide à réaliser, il est mieux adapté à une production abondante.
Colombe eucharistique - Limoges, début 13e
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Cuivre champlevé, gravé, ciselé, émaillé et doré
Cet objet en forme d’oiseau, au corps gravé et aux ailes émaillées, est une colombe eucharistique. Ce récipient pour les hosties consacrées évoquait l’Esprit saint. Il était suspendu au-dessus de l’autel par des chaînettes. Celles-ci pouvaient être rattachées à une couronne autrefois enveloppée dans un tissu en forme de tente. L’oiseau était donc caché. Les colombes euxharistiques ont été produites en grand nombre par les ateliers limousins.
Émail :
Matière vitreuse composée d’une masse incolore transparente, de nature cristalline – le fondant – et de colorants, généralement constitués d’oxydes de métaux tels que le cobalt, le cuivre, le manganèse, le fer ou l'antimoine. Ils sont déposés sous forme de poudre dans les champs ménagés à cet effet sur les surfaces métalliques.
Croix
Face au décor repoussé, Christ, Vierge orante, Jean-Baptiste, archanges Gabriel et Michel
Face niellée (incrustée de noir), scènes de la vie de la Vierge et Cosmas (moine donateur=
Constantinople 12e
Argent doré et niellé, tenon en bronze sur âme de fer
L’iconographie de la croix laisse supposer qu’elle était liée à une église consacrée à la Vierge. Elle était fixée sur une hampe pour les processions, conformément à un rite connu dans les sanctuaires byzantins.
Émail champlevé :
Émail déposé et cuit dans des cavités plus ou moins profondes creusées dans l’épaisseur du métal, généralement du cuivre ou des alliages cuivreux, en de rares occasions du fer, de l’or, ou de l’argent. Les parties en réserve sont souvent gravées et dorées.
Émail cloisonné :
Technique d’application des émaux dans des compartiments délimités par de minces cloisons de métal, rubans ou fils métalliques, soudés sur un fond de métal, le plus souvent de l’or, qui favorise l’adhérence de l’émail.
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Reliquaire-phylactère
Flandre, vers 1230, pied et sphères 19e ?
Argent repoussé, estampé, ajouré, gravé, ciselé, niellé et doré, cuivre gravé et doré, filigranes, gemmes
Provenance : Collégiale Notre-Dame de Termonde (Belgique)
Ce reliquaire à six lobes représente sur une face des figures niellées : le Christ en majesté entouré de bustes de saints et peut-être de la lune et du soleil.
Sur l’autre face, une plaque ouvrante, ajourée et ornée de filigranes, laisse deviner les reliques.
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Reliquaire-phylactère
Flandre, vers 1230, pied et sphères 19e ?
Argent repoussé, estampé, ajouré, gravé, ciselé, niellé et doré, cuivre gravé et doré, filigranes, gemmes
Provenance : Collégiale Notre-Dame de Termonde (Belgique)
Ce reliquaire à six lobes représente sur une face des figures niellées : le Christ en majesté entouré de bustes de saints et peut-être de la lune et du soleil.
Sur l’autre face, une plaque ouvrante, ajourée et ornée de filigranes, laisse deviner les reliques.
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Six plaquettes émaillées
Paris, vers 1300
Or cloisonné, émaux opaques et translucides
Ces plaquettes hexagonales et losangées appartiennent aux délicats « émaux de plique » : des motifs de trèfles, cœurs et cercles, délimités par de fines cloisons et remplis d’émaux opaques bleus, rouges et blancs, se déploient sur un fond d’émail vert translucide. Elles étaient sans doute cousues sur des vêtements.
Les émaux de plique sont une création spécifique de l’orfèvrerie parisienne vers 1300. L’un des plus célèbres, Guillaume Julien, orfèvre du roi Philippe le Beln a peut-être créé ces plaquettes. Il est l’auteur du chef-reliquaire de Saint Louis destiné à la Sainte Chapelle, dont il subsiste une plaquette émaillée à la Bibliothèque Nationale de France.
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Médaillon – Saint Galgano en prière
Sienne (Italie) vers 1320, « Maître de Frasini »
Argent, émaux translucides sur basse-taille, cuivre doré
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Tableau-reliquaire, Crucifixion
Paris, mi-14e
Argent doré, émaux translucides et opaques sur basse-taille, gemmes, verre coloré
Cet objet est un reliquaire et une image de dévotion.
A la crucifixion sont associés les instruments de la Passion et l’Eucharistie, évoquée par l’hostie et par l’inscription rappelant le renouvellement du sacrifice du Christ pendant la messe. Les quadrilobes de la bordure et les fenêtres gothiques sont des logettes à reliques, ainsi que la cavité en forme de croix qui devait abriter une relique de la Vraie Croix.
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Deux reliquaires-monstrances
France, 13e
Cuivre gravé et doré, cristal de roche
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Fermail-reliquaire Aigle
Prague, mi-14e
Argent gravé et partiellement doré, émaux, gemmes, perles, cristal de roche
Ce luxueux fermail servait à maintenir les pans d’un vêtement d’apparat. Il est orné d’un aigle sur fond de flammes, emblème de la Bohême.
La couronne de l’aigle évoque une commande impériale, peut-être de Charles IV de Luxembourg, roi de Bohême. L’objet était aussi un reliquaire, comme le montrent les logettes à reliques aujourd’hui vides.
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Vierge à l’Enfant-reliquaire de l’ombilic du Christ - Paris, 1407
Argent doré, verre coloré
Provenance : trésor de l’église Notre-Dame-en-Vaux (Marne)
Cette statuette représente la Vierge couronnée, assise sur un trône architecturé et tenant un lys, fleur mariale ; elle porte sur son genou droit l’enfant Jésus debout et bénissant. Une logette ménagée dans le ventre de l’Enfant contenait autrefois une relique qui semble être la seule du saint Nombril conservée en France.
Cette œuvre, commandée par les exécuteurs testamentaires de Thibault des Abbés, bourgeois de Châlons, a sans doute été exécutée par un orfèvre parisien ou par un orfèvre champenois formé à Paris. Elle illustre avec brio le raffinement du milieu parisien vers 1400.
Retable de Stavelot Liège ou Stavelot vers 1160
Retable de Stavelot - Liège ou Stavelot vers 1160
Cuivre repoussé, champlevé, émaillé et doré sur âme de bois, vernis brun
Provenance : abbaye Saint Remacle de Stavelot (Belgique)
Ce retable, placé à l’arrière de l’autel, représente la descente de l’Esprit saint le jour de la Pentecôte. Le Christ bénissant surgit au-dessus des apôtres que viennent frapper les rayons de l’Esprit. Les colonnes évoquent les sept dons de l’Esprit et les piliers de la maison de la Sagesse : le retable est aussi une représentation symbolique de l’Eglise.
Les figures en relief ont été travaillées au repoussé, technique qui consiste à mettre en forme la plaque de métal à partir du revers.
Commandée par la puissante abbaye de Stavelot, cette œuvre constitue une des plus belles productions de l’art mosan (diocèse de Liège)
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Diptyque
Avers, Angleterre ? 8e - revers Italie 10e
Ivoire d’éléphant
Provenance : trésor de la cathédrale de Beauvais
Le remploi de ces plaques sculptées sur chaque face a entraîné un arasement de leurs avers sur lesquels on devine des scènes de la vie du Christ traitées dans un style insulaire (britanniques). Les revers présentent, dans un cadre de feuilles d’acanthe, des rinceaux peuplés d’animaux exotiques ou fabuleux. Ce second état de sculpture a pu être réalisé dans un atelier au sud des Alpes.
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Diptyques
Douze scènes de la vie du Christ
France, mi-14 »
Ivoire d’éléphant, traces de polychromie partielle, métal (charnières et cadre modernes)
Huit scènes de la Passion du Christ
Coffret de mariage L’histoire de Jason
Atelier des Embriachi
Florence ou Venise, fin 14e
Os, bois corne
Ce coffret octogonal associe deux cycles de paquettes sculptées : sur le couvercle sont représentées les allégories des sept Vertus (les trois Vertus théologales : Foi, Espérance et Charité et les quatre Vertus cardinales : Prudence, Force, Justice t Tempérance), ainsi que deux porteurs d’armoiries ; sur les côtés se déroule l’histoire de Jason et de la Toison d’or.
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Plaque d’applique – Chevalier à cheval chargeant
Angleterre ou France vers 1300
Cuivre repoussé, champlevé, gravé, émaillé et doré, émail rouge
Cette plaque ornementale, probablement destinée à un coffret, figure un chevalier chargeant, l’épée brandie, revêtu d’un heaume et d’une cotte de mailles.
Son écu porte des armoiries qui sont de gueules à dix besants d’or, posés .Le motif héraldique couvre son tabard et caparaçon de son cheval. Cette composition se rencontre couramment dans les sceaux et les monnaies, au point qu’elle tend à devenir un stéréotype de la représentation de cette classe sociale où seuls les armoiries, le cimier et la têtière sont sujets à variation.
Ce type de plaque est extrêmement rare ; tout au plus en subsiste-t-il une dizaine. Sa singulière entrée au musée de Cluny a significativement enrichi la collection mais a également été un cas d’école des difficultés juridiques accompagnant un acquisition. Grâce à l’enquête, qui a restitué incidemment un élément de contexte géographique (une motte castrale du Morbihan), l’hypothèse d’une identification à un chevalier de Malestroit, qui porte également des armoiries de gueules aux besants d’or, s’ajoute à celle d’un baron La Zouche, cadet de la maison de Rohan. Notre préférence va cependant à la seconde en raison de la composition de l’écu, dont les besants sont précisément dix.
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Christ crucifié et Giovanni Pisano
Toscane vers 1270
Ivoire d’éléphant, traces de dorure
Cette précieuse statuette représente le Christ agonisant sur la croix (disparue), les yeux ouverts sous des arcades sourcilières contractées par la souffrance.
Son expression douloureuse est accentuée par la bouche entrouverte qui laisse voir ses dents. Dans cette attitude de résignation et d’abandon, sa tête est complètement tournée vers son épaule droite.
Le travail virtuose de l’ivoire, la délicatesse du rendu anatomique, la force expressive tempérée par un discrète idéalisation gothique conduisent à attribuer la statuette à Giovanni Pisano autour de 1270
La dame à la licorne quelques détails